segunda-feira, 22 de março de 2010

Marche

Il a usé ses souliers nuit après nuit cheminant
sur les cailloux des étoiles - cheminant seul
pour l'amour des hommes. Il était fait, cet homme-là
pour le bonheur du monde. On l'a empêché. On lui a
pris.
ce qu'il pouvair donner de plus: sa confiance
en ceux-là même qui le refusaient. À présent
il se promène, deux fois seul, sur la rive. Il regarde. Ne
récolte bien.
Des ombres de barques raient l'or du couchant,
dans le grand silence de la beauté délaissée.
Inachevé, plein d'amertume, je reviendrai frapper à ta
porte.

Yannis Ritsos,
in Correspondances. Anthologie de la poèsie grecque contemporaine: 1945:2000, Michel Volkovitch (trad.), Gallimard, 2000

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