sexta-feira, 13 de janeiro de 2012

Raskólnikov afegão

À peine Rassoul a-t-il levé la hache pour l'abattre sur la tête de la vieille dame que l'histoire de Crime et Châtiment lui traverse l'esprit. Elle le foudroie. Ses bras tressaillent; ses jambes vacillent. Et la hache lui échappe des mains. Elle fend le crâne de la femme, et s'y enfonce. Sans un cri, la vieille s'écroule sur le tapis rouge et noir. Son voile aux motifs de fleurs de pommier flotte dans l'air avant de choir sur son corps replet de flasque. Elle est secouée de spasmes. Encore un souffle; peut-être deux. Ses yeux écarquillés fixent Rassoul, debout au milieu de la pièce, l'haleine suspendue, plus livide qu'un cadavre.
 Atiq Rahimi, Maudit soit Dostoïevski, 2011

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