segunda-feira, 7 de novembro de 2011

Do ténis e dos nazis

Bien avant la séparation des deux pays, alors que j'étais encore un enfant, je faisais déjà la distinction, grâce au tennis, entre Tchèques et Slovaques. Par exemple, je savais qu'Ivan Lendl était tchèque, alors que Miroslav Mecir était slovaque. Et si Mecir le Slovaque était un joueur plus fantaisiste, plus talentueux et plus sympathique que Lendl le Tchèque, laborieux, froid, antipathique (mais tout de même numéro 1 modial pendant 270 semaines, record seulement battu par Pete Sampras avec 286 semaines), j'avais égalemente appris de mon père que, pendant la guerre, les Slovaques avaint collaboré tandis que les Tchèques avaient résisté. Dans ma tête (dont la capacité à percevoir l'étonnante complexité du monde était alors très limitée), cela signifiait que tous les Tchèques avaient été des résistants, et tous les Slovaques des collabos, comme par nature. Pas une seconde je n'avais pensé au cas de la France, qui pourtant remettait en cause un tel schématisme: n'avions-nos pas, nous, Français, à la fois résisté et collaboré?

Laurent Binet, HHhH

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